« Le chant de marin » inscrit à l’Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel

Le 10 septembre 2024, le « chant de marin » a été inclus à l’Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel de la France, qui répertorie « des pratiques vivantes grâce à l’aide de communautés, de groupes et d’individus », dans le cadre de la convention de l’Unesco sur le sujet. Chaque fiche est consultable et téléchargeable sur le site du Ministère de la culture dédié à cet inventaire. Celle présentant ce genre musical populaire est le fruit d’un travail mené depuis 2018. Selon un questionnaire auquel ont répondus 66 représentants de formations ou d’associations réparties dans 29 départements, on constate qu’en 2022, la moitié des pratiquants vivent en Bretagne …ce qui n’est pas étonnant ! Comme toutes les fiches de l’inventaire national, celle sur le chant de marin débute par une « description sommaire du sujet », dont voici quelques extraits : « Chant de marin » : expression utilisée, tant par la communauté patrimoniale qui fait vivre ces chansons que par le grand public, pour désigner la musique.

Au fil de la lecture, on découvre les diverses circonstances actuelles de la pratique du « chant de marin » : « à bord des navires des armements de commerce ou des bâtiments de guerre ; à bord des voiliers de plaisance et des voiliers du patrimoine ; dans des bistrots et autres lieux de convivialité ; lors de fêtes traditionnelles locales ; lors de concerts et prestations publiques ; lors d’évènements dédiés au « chant de marin » ; dans des festivals, fêtes et évènements maritimes. » La fiche retrace également l’histoire du « patrimoine oral chanté des gens de mer », résumé en plusieurs grands paragraphes nourris d’exemples de chansons : « le temps de la voile de travail ; la marine de guerre, creuset d’un répertoire spécifique ; le temps de l’industrialisation des ports et le développement des conserveries et des boucanes ; un répertoire dont les multiples facettes n’ont pas toutes intéressé les collecteurs ; d’une pratique de communautés de travailleurs à une pratique de loisir ; d’une musique de la vie quotidienne à une musique ou le spectacle est le ressort principal ; l’élaboration collective d’un
répertoire identifiant le genre musical. »

Selon les préconisations de l’Unesco, la fiche se conclut par un bilan des points forts de la pratique ainsi que par les aspects pouvant affaiblir sa transmission, suivis de suggestions pour que les générations à venir puissent avoir autant de plaisir que nous en avons aujourd’hui à entonner une des nombreuses chansons de ce vaste répertoire ! Synthèse de lecture aisée, ce document illustré de 40 pages aborde tous les aspects de ce genre musical, grâce à la connaissance approfondie du sujet de son auteur principal, Michel Colleu, douarneniste cofondateur de l’OPCI, cofondateur du Chasse-Marée, qui y a notamment dirigé durant 20 ans l’Anthologie des chansons de mer, et qui poursuit depuis un travail collectif de collecte auprès des gens de mer et de publications des répertoires des divers milieux ayant en commun leur relation avec la mer. Une équipe réunissant des ethnomusicologues, des chercheurs indépendants, des collecteurs, des organisateurs de fêtes maritime si des chanteurs a contribué à l’élaboration de cette fiche d’inventaire4. Le texte a été rédigé avec la collaboration de Pauline Grousset, qui a suivi le questionnaire envoyé aux pratiquants des « chants de marins ».

La fiche a été réalisée dans le cadre d’un programme d’étude et de valorisation du « chant de marin » conçu par Michel Colleu, qu’il a mis en œuvre au sein de l’OPCI.

 

Source : OPCI